Les journées d’études 2021_22


Séance de travail à l’école. Photo© Didier Kiefer
Les journées d’études ont pour ambition d’aborder nos interrogations quant au ”faire ou ne plus faire” dans un système économique néolibéral. Interpeller notre capacité à travailler dans un sens Biopolitique avec comme matière première ce qui touche à l’avenir du vivant.
Notre capacité de croissance et de production d’objets a généré une masse de l’artificiel désormais égale à la masse du vivant*.
Comment identifier des alternatives pour enrayer cette production de forces aveugles ?

Nous nous inspirons du concept de Tiers paysage du jardinier Gilles Clément pour questionner l’acte militant de délaisser les espaces tel « un jardin sans asservissement aux tyrannies du marché mais avec le souci de préserver toutes les diversités et le bien commun ». Le Tiers paysage est « la somme des espaces où l’homme abandonne l’évolution du paysage à la seule nature » : friches, bords de route, rives, talus de voies ferrées...
Délaissés par l’homme, ces espaces composent « l’espace privilégié d’accueil de la diversité biologique ».

* Revue Nature « La masse mondiale produite par l’homme dépasse toute la biomasse vivante. », selon des chercheurs du Weismann Institute of Science.
Notes de travail lors du reportage 2021. Photo© Solène Moulin--Charnet.



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Gilles Clément : Le jardin en mouvement


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Le Jardin en Mouvement tire son nom du mouvement physique des espèces végétales sur le terrain, que le jardinier interprète à sa guise. Des fleurs venant à germer dans un passage mettent le jardiner devant le choix de savoir s’il veut conserver le passage ou conserver les fleurs. Le Jardin en Mouvement préconise de conserver les espèces ayant décidé du choix de leur emplacement.
Ces principes bouleversent la conception formelle du jardin qui, ici, se trouve entièrement remise entre les mains du jardinier. Le dessin du jardin, changeant au fil du temps, dépend de celui qui entretient, il ne résulte pas d’une conception d’atelier sur les tables à dessin.
Ce mode de gestion, donc de conception, élaboré à partir du jardin de la Vallée, puis théorisé et élargi à tous les espaces et toutes les échelles, s’est exporté dans les villes en France mais aussi à l’étranger, parfois en se référant au terme générique de « gestion différenciée », parfois en se référant au terme spécifique de « Jardin en Mouvement » décrit pour la première fois en 1984 dans un article paru sous le titre « La friche apprivoisée » puis en 1991 sous son titre définitif aux éditions Sens et Tonka.
http://www.gillesclement.com

L’île Derborence partie du “laissez-faire” dan sle jardin en mouvement du parc Matisse à Lille.
Photo © Gilles Clément




Thierry Boutonnier, eau de rose


Thierry Boutonnier, en visio et en direct d’une distillation d’eau de rose à Vaulx en Velin, présentera une œuvre collective, vivante et pérenne. Comment nous adosser à la puissance du végétal pour nous soigner ensemble, sentir ces êtres qui nous aident à respirer et demander un peu justice.

« Eau de Rose est une sculpture sociale qui s’adosse à la puissance du végétal pour nous relier. Avec les habitants, dans les différents quartiers, nous avons dessiné et situé ensemble des lignes de roses favorables à leurs cueillettes. Nous avons creusé pour transplanter les pieds de jeunes rosiers. Fort de cet enracinement, arrosés et épargnés des herbes folles, nous leurs avons donné de l’eau et de l’air. Les rosiers nous ont flattés de leurs parfums. Dans la fleur de l’âge, nous les avons cueillis avec délicatesse et grâce à un alambic, nous avons puisé leurs succulences. Comment sentir donne-t-il à voir ? Comment s’en tirer ensemble ? ».

Visuel© Thierry Boutonnier




Marine Calmet : Engagée pour les droits du Vivant


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Marine Calmet est avocate de formation, juriste en droit de l'environnement et des peuples autochtones.
Porte-parole du collectif citoyen Or de question - opposé au projet « Montagne d'or » et à l'industrie minière en Guyane - elle s'engage dans la reconnaissance des droits de la Nature et le respect des droits des peuples premiers dans le monde.
Convaincue de l'importance de repenser, grâce aux outils juridiques, l'organisation de notre société en harmonie avec le Vivant, elle a co-fondé l'association Wild Legal pour proposer une formation interactive aux droits de la nature.
En partageant son expérience amazonienne, elle souhaite inspirer de nouvelles réponses efficaces aux problèmes écologiques qui nous entourent. Elle en appelle à reconsidérer nos croyances, à dépasser nos limites sans avoir peur de déconstruire pour mieux reconstruire.
https://www.wildlegal.eu/qui-sommes-nous







Thierry Boutonnier, les arts et les sciences du vivant



Artiste actif et réactif, Thierry Boutonnier déploie un large panel de comportements singuliers en réaction au système dit moderne. Il envisage l’acte artistique avec les mêmes exigences d’information, de savoir-faire, d’identification d’objectifs, de recherche opérationnelle, d’impératifs décisionnels et de concentration de moyens que n’importe quelle activité.
Thierry Boutonnier en visioconférence et en direct de Gratte Terre à Villeurbanne, présentera une expérimentation en cours. Comment la pédologie et l’épigénétique s’articule dans une œuvre de transmission et de production de connaissance entre des arbres et des humains.es.
http://www.domestication.eu


Visuel© Thierry Boutonnier



Antonella Tufano


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Directrice scientifique de la chaire d’enseignement et de recherche en architecture EFFET, Antonella Tufano est professeur de design d’espace à l’ Ecole Nationale Supérieure d’Art de Nancy- chercheur Gerphau-Lavue.
Cette Chaire revendique le droit d’expérimenter, les expériences d’architecture et d’urbanisme expérimentales qui sont de plus en plus nombreuses et répondent aux enjeux que la transition écologique pose à la société, des cycles courts jusqu’aux impacts environnementaux et sanitaires sur les territoires. Leur foisonnement montre que des citoyens, des élus, des professionnels, des usagers, s’emparent de ces questions localement et quotidiennement, à travers de petits ou de grands projets d’habitat, d’espaces publics, d’équipements, de lieux pour rassembler à nouveau.
https://www.hesam.eu/sites/default/files/files/plaquette_2021_03_12_2.pdf

Visuel© Antonella Tufano


Anouk Durand-Gasselin


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Tout d’abord photographe, Anouck Durand-Gasselin commence ses recherches dans la forêt avec la cueillette et la marche. Les éléments trouvés (tapis, champignon, bois de cerf ou encore récemment paillettes de mica) font l’objet d’une attention soutenue et de manipulations variées. Ces expérimentations se prolongent en dispositifs de création méthodiques voire scientifiques. Depuis 2007, elle crée des images-sporées en collaboration avec les champignons.
Le temps est nécessaire à la traversée du visible pour atteindre le coeur de la matière et la profondeur du regard. L’enjeu est celui de l’image et de l’imaginaire. Ainsi absence, traces, manque, défauts et imperfections constituent le champ de son expérience structuré par la rigueur des dispositifs mis en place, animé par la recherche de l’invisible et la volonté d’un certain ré-enchantement.
http://anouck-durand-gasselin.fr
www.galeriealb.com
www.surlesentierdeslauzes.fr



Sporée Plaque de verre. Visuel © Anouk Durand-Gasselin



Atelier jardin avec Jean-Sébastien Poncet

Echanges entre le designer et les étudiants sur le site du jardin et application du regard de Jean-Sébastien sur le sol du futur jardin.

Photo© Nathalia Moutinho


Jean Sébastien Poncet, design paysan


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Jean Sébastien Poncet explore la condition de designer paysan et  considère le design comme une façon de faire monde avec la terre. Il s’attache à concevoir les outils d’une intermédiation entre humains et non humains. Un intérêt particulier pour les sols et leur métabolisme l’amène à questionner leurs représentations dans une démarche de mise en perspective formelle et située.

Visuel © Jean-Sébastien Poncet 

http://www.jean-sebastienponcet.com


Gérémia Cometti, anthropologie et changement climatique


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À travers un travail ethnographique dans la région andine de Cuzco, mes recherches portent sur les communautés andines. J’étudie comment celles-ci conçoivent et réagissent à la double menace du changement climatique et du secteur extractif. Et ceci en considérant les relations que la communauté entretient avec certaines entités non humaines entendues ici comme de véritables acteurs sociaux dotés d’intentionnalité et de volonté. Mes recherches visent donc à analyser au travers d’un questionnement d’ordre ontologique, comment les communautés andines interagissent avec les entités non humaines et comment elles font face au changement climatique et à l’expansion du secteur extractif.
Cette approche met en lumière les limites des notions dites ‘modernes’ lorsqu’elles sont confrontées aux ontologies autochtones qui différent des dualismes typiques des mondes occidentaux.
https://ethnologie.unistra.fr

Geremia Cometti, Lorsque le brouillard a cessé de nous écouter. Changement climatique et migrations chez les Q’eros des Andes péruviennes, Berne, Peter Lang, 2015