Les travaux





Détail de construction du bâtiment à Ungersheim. Photo© Didier Kiefer
Ce site internet présente et archive les travaux des étudiants, présentés ci-dessous.
Les projets ont tous été pensés de manière collaborative entre plusieurs étudiants.
Les trois thématique de concevoir avec le vivant, avec l’autre et le territoire sont sous-jacent à chaque projet.



Un premier rappel de rentrée :
Nomade invite à réfléchir à “la circulation entre les pieds et la tête”.
Autrement dit les circulations entre pratiques et théories.
Qui relie mieux les pieds et la tête que le corps?
Nos corps vivants, incarnés, connectés.
Les pieds dans la terre, le sable, l’herbe, le béton.
Les têtes dans les nuages, les étoiles.
Tout est lié (question de position). Relations eau-sol-air.
Nous tuons la maison : écocide.
Dans le chaos la joie, les fêtes, les expérimentations collectives.
Sumak Kawsay (bien vivre).

L’art dans tout ça?
Être en présence,
écouter et entendre,
raconter les singularités,
questionner la société.
Abolir la propriété de l’eau, du sol, de l’air ;
décentraliser les pouvoirs;
penser la localité;
questionner le désir de contrôle.

Se positionner bioculturel :
donner des droits aux milieux de vie,
faire de toutes formes de vie un sujet de droit.

“Les arts font et doivent faire partie intégrante de la vie” (UNESCO, 1980)

Pour un art commensal, du partage, de l’imaginaire et de l’entraide.
Improviser l’expérience artistique, se concentrer sur le faire ensemble.
L’émerveillement comme outil poético-politique (polyétique).
Rendre visibles les liens.
Prendre soin.
Nous ne sommes pas seul·es.
Décentrer les regards,
multiplier les points de vue.
Pour toutes cultures, réfléchir au processus,
la diversité partout, jouir de l’altérité.

Nous ne sommes pas en rupture avec le vivant : nous sommes dedans !
Repenser notre rapport à la mort.

Nous sommes une étape du compost.

Texte de Suzon Léger



Le bruit du vivant


Projet de Maxime Ta,
étudiant en 5ème année art
Avec Emilie Lachaume, étudiante en 4ème année design
Avec Mehdi, ancien étudiant de la Hear 

Ce projet est tout d’abord un projet de rencontre entre différents étduiants.
Maxime, Emilie et Mehdi utilisent tous les trois le son comme vecteur créatif. Ils expérimentent ici de rendre lisible le vivant et d’imaginer le vivant comme un acteur. Les ondes électromagnétiques d’un environnement clos comme ici un terrarium créent un son rendu audible au travers d’un capteur et d’un filtrage numérqiue. Cette installation nous questionne sur norte rapport au vivant invisible ou insoupçonné. Au travers d’une installation d’un empirisme numérique volontaire, les étduiants nous donnent à entendre le vide ou le vivant du terrarium. Il s’agit pour eux de donner à voir ou à entendre le “processus” du vivant et non pas de le représenter.


Photo© Didier Kiefer

Photo© Nathalia Moutinho




J’ai vu des limaces
des feuilles
des lignes en mouvement
des dynamiques
des graines en dormance et de nouvelles pousses
Des possibles à construire ensemble
autour des arbres quadragénaires et des monocultures d’épicéa
un terreau fertile d’idées
des imaginaires communs, un socle sûr, une terre nourricière et refuge
les autres les regards les angles de vue
une multitude d’espaces foulés et de mots prononcés
les lisières
le marcottage des ronces autour de la forêt
la concertation le débat
et demain qui gardera les montagnes et les rivières ?
nous, peut-être
Énerver l’œil, l’aiguiser
apprendre observer voir comprendre conter
le lendemain c’est aujourd’hui
éduquer
couvrir les sols
investir les marges
laisser faire et faire la fête
manger partager
les graines de balsamine sont comestibles
certaines courges sont décoratives
les hérissons
Faire à son niveau
l’échelle locale
on est beaucoup à être là
Le broyat de renouée du japon
la reconquête
soigner
interférer le moins possible mais donner
pour les hyménoptères les biotopes et les écosystèmes.

Texte de Zoé Grel


Tentative #1
Devenir Corbeau


Projet de Solène Moulin--Charnet, étudiante en 5ème année design et
Clément Desforges, étudiant en 5ème année art


Intéressés par le territoire Mulhousien et notamment par sa faune et sa flore, nos étudiants, prennent conscience au détour d’une conférence avec la mairie et ses habitants, que certaines espèces animales, étaient difficilement acceptées par ses habitants.
L’exemple du corbeau est exemplaire, car envahissant de manière groupée en des lieux précis.
Solène et Clément constatent les dégâts dans les quartiers du Wolf-Wagner, du centre historique mais aussi près de la Filature. Ces oiseaux sont pourtant essentiels dans la chaîne alimentaire et pour notre biodiversité. Le comportement des corbeaux nous a interpellé car il incarne une posture et adopte des attitudes proche de celle de l’Homme.

« La condition originelle commune aux humains et aux animaux n’est pas l’animalité, mais l’humanité. »
Eduardo Viveiros de Castro

Notre relation à l’animal est en réalité la recherche d’un langage commun qui oblige chaque interlocuteur à aller vers l’autre, à devenir l’autre. L’Homme pouvant alors se faire corbeau, mais aussi sanglier, oies cendrées ou chien.
Le corbeau nous intéresse par sa proximité immédiate avec les espaces de l’Homme, la ville, et les rapports de dominant/dominé qu’il y entretient. Il gonfle son torse lorsqu’il veut s’imposer dans sa communauté. Puis, agite la tête de rapides gestes pour communiquer à ces congénères. Curieux, joueur mais aussi doté d’une grande intelligence, cet animal se déplace en groupe et plane au dessus de son territoire, le nôtre.

Nous nous sommes emparé des attitudes et comportements du corbeau que nous avons incarné lors d’une performance. Les chronophatographies de Jules-Etienne Marey, notamment de cheval ou d’ouvrier frappant un marteau étaient inspirant dans notre travail de recherche, pour comprendre et décortiquer les moindres mouvements de l’oiseau.

Ce travail a donné lieu à une série de photographies qui a été montré en extérieur à Mulhouse, dans le jardin situé derrière la scène nationale, La Filature.

Tentative 1 est visible ici : Vidéo de Clément et Solène Moulin--Charnet

Photo© Clément Desforges
Installation au jardin de la filature de Mulhouse.
Remerciements à l’association les tisserands d’EBN (Europe Bassin Nordfeld) qui a accueillit l’installation dans le jardin.

Photo© Clément Desforges


L’avenir des biofactures

Si tout s’est arrêté brusquement suite à la propagation d’un virus, la vie autour de nous, elle,
continue de grandir et s’étend là où nous ne sortons plus fouler le bitume. Peut-être était-ce une
volonté de la nature de nous mettre à l’écart pour éveiller notre conscience. Forcé à rester cloisonné chez lui, l’Homme est passé par plusieurs phases : le choc, le déni, la colère, la tristesse, la résignation, l’acceptation, la reconstruction.
C’était une rupture avec l’extérieur, avec ses habitudes mécaniques et compulsives liées à une
société axée sur la consommation. Il était temps de réapprendre à prendre son temps.
C’est grâce à ce temps de crise qu’il a enfin vu le potentiel de ce qui se trouvait depuis
toujours si près de lui, qu’il a enfin collaboré avec la nature sans lui nuire mais tout en l’exploitant en faveur de l’Homme. Un nouveau monde s’est mis en place, un monde où les matériaux ne sont plu fabriqués mais cultivés. Un monde où les manufactures industrielles ont été remplacées par des manufactures biologiques appelées biofactures où le naturel devient matière. Nous ne vivons
désormais plus dans une société régie par un système économique axé sur la consommation, mais dans une société éco-responsable et auto-suffisante régie par le fonctionnement-même de la nature.
En effet, dans la nature, chaque chose, chaque matériau a un but précis, et une fois qu’il a achevé ce but, il est transformé, décomposé sous une autre forme. Elle ne produit aucun déchet. Dans notre ère de production excessive de déchets, il nous fallait repenser le cycle de vie de l’objet.
Imaginez des matériaux, des produits qui se dégradent sans laisser de trace et se limitent à
leur temps de vie utilitaire, imaginez une réduction conséquente de votre production de déchets, de votre consommation d’énergie et des émissions de carbone tout en réduisant les coûts de
production. C’était dans cette optique que le fait de prévoir la mort d’un matériau est devenu une
force d’innovation. La non pérennité d’un objet ne lui enlève en aucun cas sa valeur comme on
pourrait le penser, au contraire, elle la renforce. Il existe deux conditions pour qu’un objet ne génèr pas de déchets. La première est la modularité : elle consiste à être en mesure de désassembler
l’objet et ses différents composants facilement de manière à pouvoir le réparer ou le recycler
facilement. La deuxième est la circularité qui, sur le modèle de la nature, prend en compte l’entièret du cycle de vie de l’objet sous le schéma d’une boucle sans fin. La matière occupe donc une place considérable au sein de cette réflexion, c’est pourquoi ingénieurs, scientifiques et designers ont mené des recherches sur le potentiel de remplacer nos anciennes habitudes de production de plastique par des matériaux vivants.
Les matériaux de construction basiques ont été repensés, des alternatives innovantes et
durables ont été trouvées à travers un nouveau composant produit à partir de matières vivantes : le mycélium qui n’est autre que des racines de champignon. Non toxique, biodégradable, résistant au feu et à l’eau, il est aujourd’hui au cœur de nos modes de vie. Peu couteux, facile à cultiver et rapide à se développer, il remplace le cuir, le bois, la pierre. Avant d’arriver au cœur des biofactures, des moyens et des process de culture de mycélium sur différents supports et pour différentes applications ont été mis à disposition afin de promouvoir la production biologique chez soi. Cette démarche reprenait les idéologies du Slow design, un mode de création en réaction à la frénésie, à l’accélération effrénée de la production et de la consommation en mettant à l’honneur les vertus de la lenteur, de l’usure, du durable. Les champignons poussent partout à la manière de mauvaises herbes, ils se trouvent même dans le commerce, c’est une ressource abondante et locale que chacun s’amuse à transformer chez soi sous la forme qui lui plaît. Le mycélium se développe, s’agglomère dans des briques, dans des moules, se tisse dans des broderies, dans des tissages et se développe, il croit et vie au milieu de la matière en s’étendant sur son support. En tant que brique, il peut être utilisé dans la construction ce qui laisse place à des habitations qui en plus de renfermer la vie sont vivantes, les maisons grandissent et vieillissent avec leurs habitants. Cela devient aussi le cas pour les vêtements et les objets. Il a une véritable corrélation entre l’acquéreur et l’objet, ils sont en harmonie. Ce matériau évolutif offre diverses possibilités puisque différents types de souches peuvent être utilisées. Parmi les plus fructueuses on nomme Ganoderma lucidum, Ganoderma tsugae, Ganoderma oregonense, Trametes versicolor, Piptoporus betulinus, Pleurotus ostreatus et fomes fomentarius. Cette transparence des systèmes de production, cette expérience produit positive et provocatrice de conscience pousse notre société à tendre vers cette philosophie du Slow design et annonce l’essor du design Vivant.
Texte de Tania Safa



Forme de nature


Projet de Aiia Gonchar
, étudiante en 4ème année design

Aiia nous propose une forme en prolongement de son corps, sorte de forme maternelle mais surtout forme issue de la manipulation matérielle. La matière et la forme sont vouées à retourner à la nature, dans le jardin posé sur un arbre. Sorte de non-fruit, ce travail est d’une grande humilité tout en étant très intimite. Aiia nous énonce ici que le corps est nature et qu’il permet la connection à la fragilité, à l’équilibre de ce temps suspendu du soleil, de l’arbre et de la nature.
Aiia souhaite créer sans machine, uniquement avec son corps, le projet est à la frontière entre l’installation et la production de design ; à la manière de Laurent Tixador. Elle s’inspire du travail de Damien Jalet dans le rapport entre le corps en mouvement et le corps en milieu naturel.
 
Photo© Didier Kiefer


Photo© Didier Kiefer




Ressource en eau


Projet de Isis Nicolot, étudiante en 5ème année design et
Angéline Dubois, étudiante en 4ème année design



Photo© Didier Kiefer




Jeux au jardin


Projet de Loise Doyen


 
Photo© Didier Kiefer


Photo© Nathalia Moutinho


Fouf ta cagoule


Projet d’Ornella Baccarani, étudiante en 4ème année art
et Tania Safa, étudiante en 4ème année design textile



Photo© Didier Kiefer

Photo© Didier Kiefer



Friches textiles


Projet de Candice Lespets, étudiante en 4ème année textile et
Louise Oudini, étudiante en 3ème année design textile et
Coline Miossec,  étudiante en 4ème année design process

Les friches industrielles de Wesserling sont ici le terrain de jeux pour ce projet qui allie le textile et l’espace.

Photo© Didier Kiefer



Je t’écris depuis la rue de Guebwiller


Projet de Zoé Grel, étudiante en 5ème année art et
Clara Valdés, étudiante en 4ème année design process



Photo© Nathalia Moutinho

Photo© Didier Kiefer

Photo© Didier Kiefer

Photo© Nathalia Moutinho




La caravane passe


Projet de Magalie Renard, étudiante en 4ème année art.
Présentation à l’école des Beaux arts de Belfort.
Photo© Didier Kiefer

Photo© Didier Kiefer



Titre du projet 


Projet de Anaëlle Alvarez-Caraire, étudiante en 5ème année didactique visuelle et Suzon Léger, étudiante en 5ème année didactique visuelle